L’apparence, une chaîne complexe et de multiples enjeux applicatifs

L’apparence des matériaux et des objets résulte d’une chaîne complexe faisant intervenir la lumière, la matière et le système visuel humain. Les nombreux modes d’apparence selon lesquels on la décrit (couleur, brillant, translucidité, éclat, texture, forme, etc.), sont le fruit de perceptions traitées par le cerveau, suivant des processus complexes qui relèvent à la fois de théories du traitement du signal et de formes d’apprentissage. Ces attributs ne sont donc pas mesurables directement, mais ils sont en revanche corrélés au signal lumineux capté par l’œil des individus, signal qui, lui, peut être mesuré physiquement, prédit par un modèle d’interaction lumière-matière, ou imité par un écran numérique. Maîtriser la chaîne de l’apparence nécessite de pouvoir décrire la propagation de la lumière dans une scène à diverses sources ; prédire les interactions de la lumière avec les objets selon leur forme, leur structure, les matériaux qui les composent ; mesurer ou prédire le signal lumineux capté par un observateur ; et enfin évaluer, sur des espaces appropriés, les attributs perceptuels qui caractériseront au mieux les sensations visuelles de l’observateur. Pour affronter l’immense défi que représente la maîtrise de cette chaine, et accompagner l’industrie qui renouvelle ses procédés de fabrication à l’ère du numérique et des enjeux écologiques, le GDR 2044 ‘Appamat’ a pour mission de fédérer et interconnecter diverses communautés scientifiques :  sciences des matériaux, optique-photonique, métrologie, sciences de l’image, informatique, biologie, arts, etc., pour favoriser l’émergence d’une approche scientifique de l’apparence et le développement d’outils technologiques pertinents.